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KOGAN IS A PHOTOGRAPHER AND GRADUATED IN GRAPHIC AND FINE ARTS. HIS EXPRESSION FORMS PART OF THE TREND TOWARDS TRANSFORMING ABSTRACT-INFLUENCED FIGURATIVE ART,RESULTING IN THE CONTEMPORARY ART.THE ARTIST REFUTES ANY SPECIFIC INFLUENCE,WORKING BY INSTINCT,DIRECTLY ON CANVAS,RELYING ON HIS SENSIBILITIES IN TERMS OF POETICS AND HUMOUR. ALL OF HIS WORKS REPRESENT AN ENVIRONMENT IN WICH HUMAN AND SPIRITUAL DIMENSION ARE PRESENT,AND SUCH DISPLAY THE ENIGMATIC AND EVER-CHANGING SIDE OF HUMAN NATURE. HE EVINCES AN INNOVATIVE COMBINATION OF COLOURS AND METAL,IN ADDITION TO INTERPLAY OF CANVAS AND PIGMENT,HIGHLIGTHING UNEXPECTED FORMS AND TEXTURES. THE ARTIST ACKNOWLEDGES NO DEBT TO THE CLASSIS ABSTRACT ART, TOUGH HE DOES INVITE THE ONLOOKER TO IMAGINE AND APPRECIATE PRESENT-DAY ART, IN THE TRANSLATION OF A GRAPHIC SEMIOLOGY AND A SYMBOLS FOREST, MUCH AS CONVENTIONAL ART COULD BE APPRECIATED IN THE PAST IN A RHETORIC OF THE IMAGE. Norbert de ROSNY.

Saturday 22 July 2017

Le syndrome de la fée Clochette

Etats d'esprits psychologie et bien-être

Par Anne Marie

le syndrome de la fée Clochette - rencontre - Etats d'esprit
« Aussi charmante qu'insupportable, aussi enchanteresse qu'ensorceleuse, agressive et jalouse. Aussi intelligente que manipulatrice et cruelle. » Telle est la description de la fée Clochette donnée par la psychothérapeute Sylvie Tenenbaum dans son livre « Le syndrome de la fée Clochette ». Compagne de Peter Pan, la fée Clochette renvoie indubitablement au monde de l'enfance. Avec sa poussière magique, elle enchante, ensorcelle son entourage autant qu'elle le manipule. À observer son attitude au fil des pages du roman de J.M. Barrie, la fée Clochette se pose en superwoman, forte et indépendante, en même temps que jalouse, possessive et cruelle envers qui voudrait ravir le cœur de son amoureux, Peter Pan.
« Souvent jeunes et performantes, elles séduisent et contrôlent autant leur image que leur entourage. » Et si elles clament haut et fort leur autonomie et leurs libertés, elles continuent à rêver au prince charmant, et ce, malgré les déceptions vécues au cours de leurs innombrables tentatives amoureuses.




Des superwomen à l'estime fragile
Car si ces fées Clochette se posent en femmes fortes, indépendantes et sûres d'elles, cultivant, sans vergogne, un narcissisme où l'autre est réduit à un faire-valoir pour leur propre plaisir et leur image, se posant en conquérantes face à la vie, et souvent, face aux autres, les fées Clochette dissimulent derrière ce masque d'invulnérabilité une immense fragilité, une extrême sensibilité et un flot émotionnel qu'elles souhaiteraient voir demeurer à tout prix au fond de leur for intérieur, si ce n'est disparaître.
À elles seules, elles représentent « l'élite de l'insensibilité », comme l'écrit la psychothérapeute Sylvie Tenenbaum. Refouler ses émotions est la meilleure assurance contre la souffrance et la meilleure façon de cultiver l'illusion d'être fortes, pensent-elles.





Toutes les émotions, sauf, bien sûr, la colère. Car cette émotion, elles s'accordent le droit de la faire supporter aux autres. « Elles se disent franches quand elles blâment, directes quand elles se montrent sévères, honnêtes lorsqu'elles critiques ». Bien sûr, en échange de cette « franchise », la fée Clochette ne supporte aucune remontrance ou critique qui lui serait faite. Car l'expression de sa colère n'est valable que dans un sens. C'est pourquoi elle paraît souvent aux autres comme un être arrogant et tyrannique. D'ailleurs, l'agressivité est un de ses traits de personnalité les plus marquants, selon Tenenbaum, bien que celles-ci ne considèrent pas leurs comportements comme tels.






Le culte du Moi est le centre de leur fonctionnement psychique et intellectuel. Dans une époque où les attentes de reconnaissances narcissiques vont bon train et occupent une bonne partie du champ médiatique, la fée Clochette en est non seulement le produit, mais aussi et surtout la victime. Comme la poussière enchantée dans le roman de Peter Pan, la fée Clochette ne se lasse pas de jeter de la poudre aux yeux. Culte de l’apparence, de la réussite sociale et professionnelle, la fée Clochette « admet mentir sur elle-même pour se valoriser ». Elles sont aussi habitées par une profonde peur de vieillir. Encore une fois complètement soumises aux diktats sociaux, elles ne sont que le résultat d'une société où le culte du jeunisme est partout glorifié.






En sus de sa peur de vieillir, la fée Clochette est dominée, comme Peter Pan, par un refus de grandir, qui correspondrait à abandonner l'infinitude de choix possibles que la jeunesse offre. Immature, sans place véritable pour l'autre et ne répondant qu'au principe de plaisir plutôt qu'au principe de réalité, comme son alter ego Peter Pan, les « Clochette sont en errance dans leurs illusions infantiles au sujet d'un monde où chacun ne recherche que le plaisir immédiat. »
Le perfectionnisme est aussi une des armes à laquelle elles ont recours pour pouvoir continuer à perpétuer cette tyrannie autant envers elles-mêmes qu'envers les autres. Ce besoin de perfection, comme l'écrit la psychothérapeute Tenenbaum, « ne permet aucune détente, aucune incursion dans leur vie émotionnelle », qu'elles considèrent, de toute manière, comme une faiblesse. Malheureusement, ces émotions refoulées, si elles nourrissent l'illusion d'être forte, finissent par les rendre malades autant physiquement que psychiquement.






En bonne superwoman, la fée Clochette est hyperactive. Comme l'écrit Tenenbaum, la fée Clochette est « dans l'urgence du faire ». Cette hyperactivité, comme le masque de fierté qu'elles arborent, est leur meilleure protection pour ne pas affronter leur vide intérieur. Cultivant le déni de la réalité, elles clament haut et fort être « libres pour ne pas s'avouer seules », fortes pour ne pas faire face aux flux émotionnels qui risqueraient de les submerger.
Colérique, agressive, narcissique, arrogante, égocentrique, tyrannique et rêveuse, la fée Clochette souffre d'insatisfaction chronique dans ses rapports amoureux. Mais souhaite-t-elle vraiment une relation adulte à deux, avec tout ce qu'elle comporte ?



Des désirs affectifs ambivalents

Malgré l'échec de ses rencontres amoureuses, la fée Clochette ne se lasse pas de rêver au Prince Charmant et au grand amour. Pourtant, si les fées Clochette souhaitent rencontrer cet amour, elles font tout pour le rejeter.
Dans le domaine de l'amour, la fée Clochette est une véritable prédatrice. Mais ce désir de l'autre se révèle le plus souvent éphémère et ne résiste jamais ni au temps, ni à la réalité. Car la réalité amoureuse de la fée Clochette se vit dans une totale ambivalence. Poussée par un besoin d'idéaliser l'autre, cette position lui devient vite insupportable, car perçue comme une faiblesse, une perte de contrôle. L'admiration initiale se transforme alors en dédain, mépris ressenti véritablement envers la position de faiblesse dans laquelle l'admiration la plaçait.
En amour, Clochette est animée de désirs contradictoires. 





Coincée entre son besoin inassouvi d'être aimée et sa peur de la dépendance affective, sa vie amoureuse lui devient vite intolérable. Sans compter le nombre de prétendants qui ne se montrent pas à la hauteur de ses exigences. La vie amoureuse des Clochette se résume vite à une succession de rencontres décevantes ou stériles, source de grandes souffrances pour ces petites fées. Mais cette souffrance peut s'avérer utile, car, comme l'écrit Sylvie Tenenbaum, encore une fois au nom du déni de leur état d'être véritable, « souffrir pour ou à cause d'un autre permet la disparition du sentiment de solitude. » 




Pour comprendre cette ambiguïté amoureuse, c'est sur l'enfance et l'environnement familial de ces petites fées qu'il faut se pencher. Issues de couples parentaux dysfonctionnels, les fées Clochette ont souvent eu des mères possessives, plus animées par un besoin d'amour qu'un amour authentique pour leur enfant. 




Selon Sylvie Tenenbaum, ce serait cette possessivité de la mère qui amènerait l'enfant à devenir ensuite tyrannique, égocentrique et possessif. Réduites à l'état d'objet dans leur enfance, les fées Clochette en ont tiré la croyance qu'aimer veut dire utiliser l'autre. De la dépendance affective de la mère, elles ne savent pas faire la différence entre amour et dépendance.
Sylvie Tenenbaum désigne une autre constance chez les Clochette. Le mépris envers les hommes, appris dans leur enfance par leur mère, elle-même une misandre (féminin de misogyne) en puissance.






Alors, si les fées Clochette souhaitent vivre une vie amoureuse épanouissante, elles n'auront d'autres choix que de se pencher sur le monde de leur enfance et de prendre en compte la souffrance qui les anime et qu'elles ont enfouie au plus profond d'elles-mêmes. Elles devront abandonner la pensée magique propre à l'enfance, qui consiste à penser que si l'on souhaite profondément quelque chose, cela finira par arriver. Et lui préférer le principe de réalité qui les amènera, peu à peu, à prendre conscience autant de leurs maux que de leurs véritables besoins.

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