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KOGAN IS A PHOTOGRAPHER AND GRADUATED IN GRAPHIC AND FINE ARTS. HIS EXPRESSION FORMS PART OF THE TREND TOWARDS TRANSFORMING ABSTRACT-INFLUENCED FIGURATIVE ART,RESULTING IN THE CONTEMPORARY ART.THE ARTIST REFUTES ANY SPECIFIC INFLUENCE,WORKING BY INSTINCT,DIRECTLY ON CANVAS,RELYING ON HIS SENSIBILITIES IN TERMS OF POETICS AND HUMOUR. ALL OF HIS WORKS REPRESENT AN ENVIRONMENT IN WICH HUMAN AND SPIRITUAL DIMENSION ARE PRESENT,AND SUCH DISPLAY THE ENIGMATIC AND EVER-CHANGING SIDE OF HUMAN NATURE. HE EVINCES AN INNOVATIVE COMBINATION OF COLOURS AND METAL,IN ADDITION TO INTERPLAY OF CANVAS AND PIGMENT,HIGHLIGTHING UNEXPECTED FORMS AND TEXTURES. THE ARTIST ACKNOWLEDGES NO DEBT TO THE CLASSIS ABSTRACT ART, TOUGH HE DOES INVITE THE ONLOOKER TO IMAGINE AND APPRECIATE PRESENT-DAY ART, IN THE TRANSLATION OF A GRAPHIC SEMIOLOGY AND A SYMBOLS FOREST, MUCH AS CONVENTIONAL ART COULD BE APPRECIATED IN THE PAST IN A RHETORIC OF THE IMAGE. Norbert de ROSNY.

Tuesday 21 February 2017

EN FAIT









« EN FAIT »

"Avez-vous remarqué le « en fait » …qui revient sans arrêt dans les médias lorsque des gens sont interrogés par des journalistes…pour des faits divers ou dans des émissions télévisées.

Cela devient de plus en plus crispant de l’entendre sans arrêt, et à tous propos.

Il y a vingt ans, on pouvait croire que ce serait une mode qui passerait comme toutes les modes. « En fait », il n’en fut rien. En réalité il n’en fut rien. En fait, « en fait » a survécu et continue allégrement à servir de cheville à des milliards de phrases prononcées tous les jours. On dit « en fait » pour ne rien dire, simplement pour gagner du temps, comme on produit un raclement de gorge ou comme on fait « euh... »




Armand Jean du Plessis de Richelieu

  • Fondation de l'Académie Française en 1635
  • « La méthode ne vaut que par l'exécution. »

« En fait », lorsqu’il a un sens, correspond à une correction, une rectification, une mise au point. « Sourd, dites-vous ? En fait, légèrement dur d’une oreille. » « Je ne crois pas que tout soit perdu. En fait, il nous reste quelques chances. » On est bien loin de cette valeur. « En fait », tel qu’on l’utilise à tire-larigot, ne veut strictement rien dire. « Vous avez demandé à me voir ? En fait, oui. » « Quelle heure est-il ? En fait, il est près de six heures. » Rarement tic de langage aura eu la fortune de ce petit « en fait ». Laissez traîner vos oreilles parmi les entretiens de nos contemporains. « En fait » se pointe à tout bout de champ, présent parfois au début et à la fin d’une même phrase. On a parfois l’impression qu’ils ne disent que cela : « En fait, en fait, en fait »...



Certes, de même qu’un mauvais vers gagne son nombre de syllabes grâce à une cheville, un mot ou deux qui n’apportent rien au sens mais permettent simplement de remplir la mesure, de même le parler a toujours eu recours à des expressions vides, qui ne traduisent rien d’autre que l’embarras, la gêne, le besoin de gagner du temps pour rassembler ses mots. Le « euh », est si vite insupportable dès que l’on y prête attention, et dont les potaches malicieux se font une joie de compter les occurrences dans l’éloquence de leurs maîtres, c’est à dire de leurs enseignants : « Ecoutez euh... aujourd’hui euh... je voudrais euh... que nous euh... revenions euh... sur le travail que nous avons commencé l’autre jour euh... d’amélioration euh... de l’expression orale euh... » Bravo ! Il a battu son propre record !

 Huit « euh » dans le même panier ! ….



Au nombre de ces émissions fâcheuses, de ces ruses naïves pour éviter le silence et garder la parole, et déjà pour la prendre, cette parole, sans rien dire, on connaît aussi le « ben ». Loin de s’en irriter, on peut s’en amuser, du vieux « ben»


Pierre BENARD

Sans oublier le « voilà » …  » le voilà…quoi !!!! » tout aussi épidermique sinon plus."



Mais il y a aussi…plein de gens qui ne savent pas écouter. Ils veulent juste dire ce qu’ils pensent. Mais du coup, une fois sur deux, ils sont à côté de la plaque, ou alors, ils frustrent la personne en face d’eux….





"Fraternité et avenir, sous l'égide de ces beaux mots, qui ont naturellement cours chez vous, je suis fière d'être reçue par vôtre Compagnie"

Simone Veil








                                 Epée de Jean COCTEAU                                     

LA GREVE DES ELECTEURS






Dans La grève des électeurs, écrit il y a 129 ans et toujours d'actualité, Octave Mirbeau montre que le suffrage universel est une duperie par laquelle les dominants obtiennent à bon compte l'assentiment de ceux qu'ils oppriment et exploitent. Il s'emploie à démystifier, discréditer et délégitimer le prétendu droit de vote, "grâce" auquel les opprimés, dûment aliénés et abêtis, choisissent "librement" leurs propres prédateurs. 
Mirbeau appelle donc les électeurs à faire la grève des urnes et à se comporter en citoyens lucides. Le texte de Mikael Moazan présente une réflexion sur le crépuscule de l'Etat-Nation, l'euthanasie bureaucratique de l'Etat et le renouveau de la personne à travers le principe fédératif. Les digues du Léviathan se sont rompues sous les vagues de la misère et du chômage. Un monde s'achève, par épuisement, au prix d'un déshonneur collectif mais aucun changement ne sera possible sans être librement pensé au niveau local puis européen.


Extraits du livre


« Les peuples qui ont besoin de héros et de caudillos sont des peuples malades et une démocratie qui se limite à les choisir est condamnée à mort. La nostalgie d’un pouvoir fort n’habite que les esprits faibles qui tentent d’exorciser leurs peurs. Exister, c’est résister, c’est créer une tension contre toutes les tentatives totalitaires, contre le centralisme délétère, contre les  intégrations territoriales, linguistiques et sociales. Si on ne résout jamais les problèmes avec ceux qui les ont créés, on ne crée rien de juste avec des moyens injustes. Cette classe politique qui a fait carrière de l’exercice ininterrompu de mandats électoraux a jeté un discrédit fâcheux sur la démocratie. »
******************** 
« Un adolescent volera une bicyclette par ennui parce que la bibliothèque municipale était close et il séjournera en prison. En lisant il aurait pu prendre goût aux lettres et devenir, un jour, écrivain. Qui a porté le plus grave préjudice ?
 Ce n'est pas plus de prisons -remodelées ou pas- dont nous avons besoin, mais plus de civilisation. Ne nous méprenons pas : c'est Jean Valjean qui présente la figure du pardon, de la réhabilitation et du bien de la connaissance, alors que le policier Javert, harcelé par les remords de sa conscience famélique, se suicide. En réalité, Javert est l'homme machine, l'homme sans lumière, incapable de discriminer, de juger. Il fait preuve d'une « obéissance de cadavre » comme Eichman le fit plus tard en  obéissant aux ordres d'un Führer quelconque et en obéissant  à la loi dominatrice.
 Qu'ont donc fait nos fonctionnaires pendant l'occupation? Que font-ils aujourd'hui ? Que feront-ils demain alors que le contexte ressemble de plus en plus à celui des années 30, au moins en termes d'incohérences et de négationnismes? Objectivement, ils éliminent toute éventualité de conflit psychique en se cachant derrière  les rigidités d'une instance externe, telle que la loi ou l'ordre d'un supérieur ou d'un ministère. « Une de ses anxiétés, c'était d'être contraint de penser » écrit Hugo de Javert. Ces gens-là considèrent la pensée (et donc son fils naturel, le doute) comme une fatigue, une inutilité, un tourment. Pire: une menace, celle de la disparition de leurs certitudes, ce qui leur est insupportable. Ils ont abîmé l'école et plus largement l'appétit de questionner, de critiquer, de chercher, dégradé l'hôpital et plus largement la santé publique et endetté le pays. Ils paupérisent les villes, les départements et les régions. Ils contribuent à l'augmentation du chômage de masse avec une ironie telle qu'elle glace le cœur. Sous peu ils nous priveront définitivement du peu de liberté qui nous reste.
 Plus grave encore, de la même façon que pour se débarrasser de son chien on dit qu'il a la rage, ils tournent leurs contempteurs en dérision et les accusent, qui d'une tragique obsession, qui d'intentions malveillantes d'ailleurs surannées. »
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« La France débourse annuellement 150 milliards d'euros  de plus que l'Allemagne en dépenses de dys-fonctionnement. Toutes les évaluations internationales montrent que les services publics français sont les plus dispendieux et qu'ils fournissent un service de moindre qualité que leurs homologues étrangers. Ces services publics dont les dépenses se sont hypertrophiées sont insuffisamment au service du public.

Ainsi, une bibliothèque municipale fermée le dimanche et pendant les vacances ne remplit pas sa mission correctement. Elle répond à l'exigence de confort du personnel contre la légitime attente du contribuable et du lecteur.

Que dire de Pôle Emploi quand la seule évocation du nom suscite courroux et indignation, résignation ou révolte ? En réalitéles plus assistés sont ceux qui se trouvent avantageusement derrière les guichets et qui organisent à leur profit ces «  cérémonies de disqualification statutaire »(Garfinkel), ces rendez-vous humiliants et déshumanisants pendant lesquels le « sans-nom » devenu « usager-usagé mais jamais citoyen » doit entreprendre des démarches dégradantes comme se désigner publiquement sans emploi. Quel gouffre entre l'urgence de celui qui, sans ressources, ressent l'angoisse de la pauvreté, et la lenteur historique d'une bureaucratie kafkaïenne qui bénéficie de traitements généreux, de tickets restaurant et autres menus cadeaux et qui, telle une nomenklatura de sinistre mémoire, participe à des séminaires dans des établissements de luxe (hôtel-restaurant Relais et châteaux). Quelle compétence réelle possèdent les conseillers quand  Lynda Lavitry observe qu'ils ne sont là que par défaut, à la suite de parcours précaires dans le secteur privé ou d'échecs à d'autres concours ? 
 De nombreuses catégories de fonctionnaires bénéficient de revenus plus élevés que dans le secteur exposé à l'insécurité en travaillant beaucoup moins alors que ce sont les derniers qui paient les rémunérations des premiers, au prix d'efforts considérables et en prenant de nombreux risques.
 On marche sur la tête.
 Cette forme anonyme de détournement de deniers publics, à l'origine d'une très grave fracture sociale, fait naître une société de défiance. Elle produit une violence d'autant plus inacceptable qu'elle s'exerce sournoisement : « Qui croit prendre le méchant en flagrant délit, ne trouve qu'un innocent : à la place de la mauvaise intention, on ne trouve plus, dans le détail, que d'excellentes dispositions : naturellement le méchant veut toujours notre bonheur. » V Jankélévitch, Le Mal, Philosophie morale, 1998 »