"Avez-vous remarqué le
« en fait » …qui revient
sans arrêt dans les médias lorsque des gens sont interrogés par des
journalistes…pour des faits divers ou dans des émissions télévisées.
Cela devient de plus en plus crispant de
l’entendre sans arrêt, et à tous propos.
Il y a vingt ans, on
pouvait croire que ce serait une mode qui passerait comme toutes les modes. « En fait », il n’en fut rien. En
réalité il n’en fut rien. En fait, « en fait » a survécu et continue
allégrement à servir de cheville à des milliards de phrases prononcées tous les
jours. On dit « en fait » pour ne rien
dire, simplement pour gagner du
temps, comme on produit un raclement de gorge ou comme on fait « euh...
»
« En fait », lorsqu’il a un sens, correspond à une correction, une rectification, une mise au point. « Sourd, dites-vous ? En fait, légèrement dur d’une oreille. » « Je ne crois pas que tout soit perdu. En fait, il nous reste quelques chances. » On est bien loin de cette valeur. « En fait », tel qu’on l’utilise à tire-larigot, ne veut strictement rien dire. « Vous avez demandé à me voir ? En fait, oui. » « Quelle heure est-il ? En fait, il est près de six heures. » Rarement tic de langage aura eu la fortune de ce petit « en fait ». Laissez traîner vos oreilles parmi les entretiens de nos contemporains. « En fait » se pointe à tout bout de champ, présent parfois au début et à la fin d’une même phrase. On a parfois l’impression qu’ils ne disent que cela : « En fait, en fait, en fait »...
Certes, de même qu’un mauvais vers gagne son nombre de syllabes grâce à une cheville, un mot ou deux qui n’apportent rien au sens mais permettent simplement de remplir la mesure, de même le parler a toujours eu recours à des expressions vides, qui ne traduisent rien d’autre que l’embarras, la gêne, le besoin de gagner du temps pour rassembler ses mots. Le « euh », est si vite insupportable dès que l’on y prête attention, et dont les potaches malicieux se font une joie de compter les occurrences dans l’éloquence de leurs maîtres, c’est à dire de leurs enseignants : « Ecoutez euh... aujourd’hui euh... je voudrais euh... que nous euh... revenions euh... sur le travail que nous avons commencé l’autre jour euh... d’amélioration euh... de l’expression orale euh... » Bravo ! Il a battu son propre record !
Armand Jean du Plessis de Richelieu
- Fondation de l'Académie Française en 1635
- « La méthode ne vaut que par l'exécution. »
« En fait », lorsqu’il a un sens, correspond à une correction, une rectification, une mise au point. « Sourd, dites-vous ? En fait, légèrement dur d’une oreille. » « Je ne crois pas que tout soit perdu. En fait, il nous reste quelques chances. » On est bien loin de cette valeur. « En fait », tel qu’on l’utilise à tire-larigot, ne veut strictement rien dire. « Vous avez demandé à me voir ? En fait, oui. » « Quelle heure est-il ? En fait, il est près de six heures. » Rarement tic de langage aura eu la fortune de ce petit « en fait ». Laissez traîner vos oreilles parmi les entretiens de nos contemporains. « En fait » se pointe à tout bout de champ, présent parfois au début et à la fin d’une même phrase. On a parfois l’impression qu’ils ne disent que cela : « En fait, en fait, en fait »...
Certes, de même qu’un mauvais vers gagne son nombre de syllabes grâce à une cheville, un mot ou deux qui n’apportent rien au sens mais permettent simplement de remplir la mesure, de même le parler a toujours eu recours à des expressions vides, qui ne traduisent rien d’autre que l’embarras, la gêne, le besoin de gagner du temps pour rassembler ses mots. Le « euh », est si vite insupportable dès que l’on y prête attention, et dont les potaches malicieux se font une joie de compter les occurrences dans l’éloquence de leurs maîtres, c’est à dire de leurs enseignants : « Ecoutez euh... aujourd’hui euh... je voudrais euh... que nous euh... revenions euh... sur le travail que nous avons commencé l’autre jour euh... d’amélioration euh... de l’expression orale euh... » Bravo ! Il a battu son propre record !
Huit « euh
» dans le même panier ! ….
Au nombre de ces émissions fâcheuses, de ces ruses naïves pour éviter le silence et garder la parole, et déjà pour la prendre, cette parole, sans rien dire, on connaît aussi le « ben ». Loin de s’en irriter, on peut s’en amuser, du vieux « ben»
Pierre BENARD
Au nombre de ces émissions fâcheuses, de ces ruses naïves pour éviter le silence et garder la parole, et déjà pour la prendre, cette parole, sans rien dire, on connaît aussi le « ben ». Loin de s’en irriter, on peut s’en amuser, du vieux « ben»
Pierre BENARD
Sans oublier le
« voilà » … » le voilà…quoi !!!! » tout aussi
épidermique sinon plus."
Mais il y a aussi…plein de gens qui ne
savent pas écouter. Ils veulent juste dire ce qu’ils pensent. Mais du coup, une
fois sur deux, ils sont à côté de la plaque, ou alors, ils frustrent la
personne en face d’eux….
"Fraternité et avenir, sous l'égide de ces beaux mots, qui ont naturellement cours chez vous, je suis fière d'être reçue par vôtre Compagnie"
Simone Veil
Epée de Jean COCTEAU
"Fraternité et avenir, sous l'égide de ces beaux mots, qui ont naturellement cours chez vous, je suis fière d'être reçue par vôtre Compagnie"
Simone Veil
Epée de Jean COCTEAU
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